Désarroi et inquiétudes dans tout le vignoble de Bourgogne et notamment de l'Yonne, une nouvelle fois frappé par les caprices de la météo.
La semaine dernière restera tristement dans nos mémoires... La gelée du petit matin de mercredi 27
aura détruit très probablement près de 30 % des bourgeons principaux de la saison 2016. Sur
l’auxerrois, ce chiffre risque d’être plus haut, au moins sur les communes de St-Bris, Irancy et Chitry. Beaucoup ont passé, notamment à Chablis, des « nuits debout ». Non pas pour discuter sur la démocratie, mais pour combattre la dictature de la météo. Autant la grêle peu agir souvent par surprise, autant le gel est presque programmé. Toutefois, l’épisode qui nous a frappés cette semaine est d’une ampleur exceptionnelle par sa couverture géographique et par les secteurs touchés. Il a aussi été aggravé par l’humidité ambiante et le soleil matinal.
Les moyens de lutte contre le gel restent limités, avec surtout l’espoir que les températures ne descendent pas au-dessous du seuil fatidique. Heureusement, la vigne dispose en elle d’une forte capacité d’adaptation. Aujourd’hui, notre espoir repose sur son aptitude, dans certaines conditions, à mobiliser des ressources parfois surprenantes pour se régénérer.
Si le métier de viticulteur reste soumis aux aléas climatiques, depuis 2010, la Bourgogne en a largement souffert avec les conséquences économiques que l’on sait. Ce gel, c’est pour de nombreux vignerons, au-delà du désarroi légitime de voir leurs vignes blessées, des soucis en perspective. Manque de vins, hausses des prix, perte de clientèles et fragilisation des exploitations. La Bourgogne a montré à chaque fois sa volonté de se relever et de faire face. Les marchés l’ont jusqu’à maintenant comprise et suivie.
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